Réanimer le Transport fluvial sur la Garonne
Nicole PIZZAMIGLIA, fondatrice de SELI est sur le pont pour faire bouger le métier « Le fluvial sur la Garonne c’est un combat de plusieurs années, on en est au démarrage ! »
Depuis 2008 Soregom, client du Groupe SELI-LOGIFI, recycle et transforme des pneumatiques usagés depuis le Lot et Garonne. C’est plus de 18 000 tonnes collectées puis transformées en broyat qui partent à l’export par le port de Bordeaux.
Convaincu que le transport fluvial est une solution d’avenir, le dirigeant Frédéric DUPART, se mobilise pour acheminer par la Garonne le broyat de pneus de Damazan au Port de Bordeaux. Son commissionnaire de transport répond présent, ainsi que la Communauté du Confluent.
L’objectif est clair : Faire la démonstration que le transport fluvial sur la Garonne est possible et efficace, afin de mobiliser un maximum d’acteurs vers ce mode de transport.
Les défis sont nombreux car depuis plus de 30 ans le transport fluvial sur la Garonne est délaissé :
Les infrastructures fluviales ne sont pas à la hauteur, il faut réaménager les quais pour les adapter.
Il ne reste plus qu’une péniche, et elle n’est pas aux dimensions requises pour optimiser ce mode de transport.
Dans les années 1990, le routier s’est révélé plus rapide et moins coûteux. Aujourd’hui, avec les enjeux de décarbonation des transports, les encombrements routiers, … la tendance bascule.
Pour que l’opération fonctionne il faut un chargement retour ! La rencontre avec Jérôme LAFOURCADE, de l’entreprise ECOFIELD, qui recycle les déchets bois des chantiers permet de confirmer l’opération. Le fret retour est là : L’entreprise achemine 1000 tonnes de déchets bois de Bassens à Aiguillon (47)
Les Voies Navigables de France (VNF) accompagnent cette expérimentation par un financement sous forme de P.A.R.M. (Plan d’Aide au Report Modal).
Le démarrage de l’opération a eu lieu le 23 septembre 2024, les acteurs locaux ont été conviés le 30 septembre pour assister au déchargement du bois au Port de DAMAZAN. L’occasion de démontrer la volonté des acteurs à réinvestir le fret fluvial.
Jean-Frédéric LAURENT, Directeur général du Grand Port Maritime de Bordeaux, était présent pour témoigner de cette volonté. « Le port est pleinement inscrit dans une démarche de réduction de l’empreinte carbone. Le ferroviaire et le fluvial sont des solutions pour les approvisionnements et sorties de marchandises. Nous avons un interland fluvial intéressant. La difficulté est que les installations et les habitudes ont disparu. Il faut investir ! »
Le Capitaine de l’unique péniche la « Tourmente » défend cette alternative éco-logistique pour laquelle il faut mobiliser de nouveaux mariniers, des jeunes ou des reconversions : « C’est un gros boulot spécifique, la rémunération est un élément important mais sans sécurisation, sans contrats pérennes, cela ne sera pas attractif. »
Les représentantes de Voies Navigables de France sont aussi au rendez-vous, engagées pour la relance du fret fluvial : «Le fluvial est un moteur de la croissance verte. L’opération est un succès mais il reste des défis à relever comme la mobilisation des chargeurs pour avoir le fret retour et l’investissement dans des bateaux et dans les outils de logistique fluviale. »
Nicole PIZZAMIGLIA, sait que c’est collectivement que les solutions durables se construisent : « Il faut mobiliser les élus pour que les infrastructures soient mises à niveau ! Aujourd’hui elles ne sont pas adaptées pour optimiser les coûts et être attractives face au transport routier. Il faut ensuite attirer le maximum de chargeurs. Nous espérons que cette opération va éveiller les consciences et que d’autres clients vont se manifester. Nos équipes et en particulier Grégoire GOFFIN, le responsable du développement du Groupe, sont mobilisées pour mener de nouvelles opérations.»
Nos équipes SELI vous conseillent pour vos opérations fluviales et multimodales partout en France : commerce@seli.fr